Eglise Réformée de Martigues

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L A - P A G E S PI DE S I L V I A

-Pasteur de l'église réformée de France-

Dimanche 24 janvier 2010

Prédication : Luc 4, 14-21

La lecture du jour nous ramène aux débuts du ministère de Jésus en Galilée. Jésus est ici de retour au bercail, après la montée du Jourdain où il a été baptisé par Jean Baptiste et son passage à Jérusalem mentionné au verset 9 du même chapitre. La tentation de Jésus pendant son séjour au désert, événement qui précède notre passage, a seulement provoqué le retardement de ce retour au pays.

Jésus nous est présenté par l'évangéliste Luc comme un juif pieux dont l'éducation a porté ses fruits : il fréquente régulièrement la synagogue, « comme d'habitude », ce lieu ordinaire du rassemblement hebdomadaire des juifs. Comme les rabbins de son temps, Jésus y enseigne.

L'évangéliste nous offre un aperçu d'une partie du culte à la synagogue : Jésus se lève, reçoit le livre, trouve le passage. On l'imagine debout, lisant le passage de l'Ecriture, là où le célébrant de l'office précédant en avait interrompu la lecture et proclame le texte du jour. Il n'y a ici ni hasard ni choix calculé de la part de Jésus. Après, Jésus renferme le rouleau sur lequel est écrit le texte et s'assoie pour donner sa prédication. Celle-ci ne tient qu'en une seule phrase : « Aujourd'hui, cette Ecriture est accomplie pour vous qui l'entendez. »

L'écrivain habile qu'est l'évangéliste Luc, a bien préparé ce moment-là en insistant sur l'autorité de Jésus. Le découpage du texte tel qu'il a été proposée pour ce dimanche détourne notre attention de la réaction de l'auditoire pour l'attirer davantage sur le message même de Jésus. Sa prédication n'est en fait que la confirmation de l'annonce prophétique d'Esaïe 62, 1-2. D'ailleurs, si nous regardons le passage cité du livre d'Esaïe, nous constatons qu'il s'arrête juste avant la finale menaçante qui parle d'un « jour de vengeance par notre Dieu ». La proclamation d'une année d'accueil (et non de vengeance) par le Seigneur par Esaïe se réalise dans la personne de Jésus elle-même. Toute la citation révèle l'identité de Jésus lui-même : « L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a conféré l'onction. » v. 18. le texte cité évoquait sans doute la consécration d'un prophète. Jésus se réfère ici à l'Esprit qu'il vient de recevoir à son baptême. Il fait de lui la source de son message et de son action de salut.

D'ailleurs l'évangéliste Luc a pris soin dès le départ d'insister sur le lien entre l'Esprit et la personne de Jésus : Cette relation s'est exprimée déjà par l'annone de l'ange à Marie (1, 35), par la descente de l'Esprit au moment du baptême (3, 22) et par les déclarations du chapitre 4 selon lesquelles Jésus « est rempli de l'Esprit saint » (v 1) lorsqu'il revient du Jourdain, qu'il est « conduit par l'Esprit » (v 1) pendant 40 jours dans le désert, et qu'il enseigne « avec la puissance de l'Esprit » (v 14) dans les synagogues en Galilée.   La citation d'Esaïe   qui est simplement à l'ordre du jour des lectures à la synagogue, « l'Esprit du Seigneur est sur moi, » (v 18), devient alors révélation de la mission de Jésus. Luc déclare de cette façon qu'avec Jésus la puissance et la justice de Dieu sont de nouveau actives et visibles dans le monde et dans l'histoire. Il y aurait beaucoup à dire de la réaction des nazaréens qui entendent ces paroles, mais ce n'est pas notre propos aujourd'hui.

Toute l'attention est focalisée sur l'actualité de l'action de Dieu. Si Jésus proclame : aujourd'hui cette Ecriture que vous venez d'entendre, est accomplie, cela veut dire que la parole de Dieu est une réalité effective et performante comme on dit, réalité effective pour tous ceux qui la reçoivent dans l'instant où ils l'écoutent comme telle. La puissance qu'il a reçue de Dieu, les bienfaits promis aux pauvres, aux captifs, aux aveugles et aux opprimés, sont des réalités tangibles. Il ya là bel et bien l'annonce de temps nouveaux en la personne de Jésus. D'ailleurs, «  l'année du Seigneur » ou « l'année d'accueil par le Seigneur » que le prophète annonce, désigne, dans l'ancien testament précisément l'année jubilaire fixée par la loi tous les cinquante ans. Ainsi nous lisons dans le Lévitique, au chapitre 25 : « Vous déclarerez sainte la cinquantième année, et vous proclamerez dans le pays la libération pour tous les habitants (10)....que nul entre vous n'exploite son frère (14)....L'année d'accueil par le Seigneur est à la fois une exigence de justice et une promesse de libération. Dans le contexte de la venue de Jésus, elle prend un avant-goût du royaume de Dieu.

Voici comment l'évangéliste Luc tient à nous montrer avec quel dynamisme Dieu est à l'oeuvre dans l'histoire, par la force de son Saint Esprit. Cet Esprit n'est pas seulement sur Jésus, comme l'avait montré le baptême de celui-ci, mais il sort désormais de Jésus, sans le lâcher, pour agir partout, rejoignant les hommes et transformant leurs situations. Cela veut aussi dire que les multiples questions que nous posons face aux textes de l'ancien testament, dont nous ne comprenons souvent pas la violence du peuple élu ni l'attitude de Dieu, trouvent leur réponse en Jésus Christ. C'est lui, la réponse actuelle et définitive de Dieu, seule référence pour nous. L'ancienne alliance trouve son accomplissement et nos lectures de l'ancien testament trouvent leur clé en la personne de Jésus Christ qui est révélée ici, à la lumière du texte du prophète Esaïe, comme le Messie.

Bonne Nouvelle ! Du livre, elle a surgie. Elle est désormais souffle vivant du Saint Esprit qui cherche à traverser nos vies et faire toutes choses nouvelles !

Amen.

 

 

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